Les salariés portés sont-ils bien payés ?

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Le portage salarial est parvenu à se faire une place parmi les formes d’emploi les plus flexibles en France. Se trouvant à mi-chemin entre l’entrepreneuriat et le salariat, il permet au consultant, que l’on nomme « salarié porté », de bénéficier des avantages du salariat, mais également de proposer son travail et de tester sa capacité à entreprendre, sans pour autant créer une véritable entreprise.

Ce salarié porté évolue en l’occurrence dans un environnement professionnel en rupture avec les codes du salariat classique. Il profite ainsi d’une grande liberté quant à la façon dont il mène son activité. Tout cela explique ainsi pourquoi le portage salarial a connu un véritable essor ces dernières années. Vous souhaitez devenir salarié porté, et vous désirez savoir si en optant pour ce statut, vous serez mieux payés ? On vous dit tout à ce sujet.

Portage salarial : de quoi est-il question exactement ?

Le portage salarial fait référence à une relation tripartite entre une société de portage salarial, un client, et un consultant (le porté). Pour que cette relation ait lieu, deux types de contrats doivent être conclus, à savoir le contrat de service et le contrat de travail. Le premier est signé entre le porté, la société de portage et le client, tandis que le second est bipartite, c’est-à-dire signé entre l’entreprise de portage et le consultant porté. Le principe du portage salarial s’avère relativement simple :

  • Le consultant en portage salarial réalise une prestation pour un client, qui peut être une entreprise, une association ou une collectivité locale,
  • Le client verse les honoraires auprès de la société de portage salarial,
  • Cette dernière les rétrocède au consultant sous forme de salaire après déduction d’une commission et des cotisations sociales (patronales et patronales).

Être consultant en portage salarial ou salarié porté : le concept

Compte tenu du principe du portage salarial, être consultant ou salarié porté, c’est exercer son activité dans le cadre d’un contrat de travail signé avec une société de portage salarié. Justifiant d’une expertise de pointe, d’une autonomie ainsi que d’une qualification, un consultant en portage salarial peut trouver lui-même ses clients, négocier en toute autonomie avec eux les conditions d’exécution de ses missions ainsi que ses salaires.

Tous les mois, la société de portage avec laquelle il a signé un contrat de travail lui verse un salaire en contrepartie de l’exécution de ses missions. Ce salarié porté profite de surcroît des mêmes avantages sociaux qu’un salarié classique (assurance chômage, retraité au régime général, accident maladie, assurance accident de travail…) et bénéficie d’un accès à des formations et un accompagnement sur mesure.

Soulignons qu’un consultant qui est séduit par cette nouvelle forme de travail peut calculer son salaire en portage salarial avant de se lancer, en s’aidant d’un outil de simulation de salaire en ligne. La simulation se fait en l’occurrence sur la base de son taux journalier moyen.

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Quel est le montant de la rémunération minimale d’un consultant en portage salarial ?

Avant toute chose, la rémunération n’est pas librement fixée dans le cadre du portage salarial puisqu’elle juridiquement encadrée. La Convention collective de portage salarial prévoit une rémunération minimale qui se compose notamment d’un salaire minimum (intégrant le salaire de base, l’indemnité de congés et la prime d’apport d’affaires) et d’une réserve financière pour les périodes dites d’intermissions.

Selon l’article 21.3 de cette convention, le montant du salaire minimum varie de 70 à 80% de la valeur mensuelle du plafond de la Sécurité sociale (PSS) en fonction de l’ancienneté d’un consultant travaillant à temps plein. Ainsi, s’il est fixé à 70% du PSS pour un consultant junior (moins de 3 ans d’expérience), il s’élève à 75% du PSS pour un salarié senior (plus de 3 ans d’expérience) et de 85% du PSS pour un forfait jour.

Pour ce qui est de la réserve financière, celle-ci est égale à 10% de la rémunération totale brute pour un salarié en CDD et 10% du salaire de base pour un consultant en CDI. En prenant en considération tous ces détails, la rémunération minimale d’un consultant en portage salarial ne pourra en aucun cas être inférieure à 77% du PSS. Quoi qu’il en soit, il est important de mentionner que ce salarié porté est libre de fixer ses propres tarifs après de sa clientèle.

À quoi correspondent les frais de gestion des sociétés de portage salarial ?

En contrepartie de la prise en charge des démarches administratives, comptables et juridiques découlant de l’activité du consultant, la société de portage prélève des frais de gestion dont le montant représente environ 5 à 10% du chiffre d’affaires HT généré par ce salarié porté. En général, ces frais sont 3 à 6% plus faibles qu’en société de conseil ou en intérim.

À quoi correspondent les charges sociales que doit s’acquitter un salarié porté ?

Un consultant en partage salarial est soumis aux mêmes cotisations sociales qu’un salarié soumis au régime général de Sécurité sociale. Ces cotisations sont composées d’une part patronale et d’une part salariale et sont nécessaires pour profiter de tous les avantages des allocations chômage, de la retraite ou encore de la complémentaire santé. Donc, si le pourcentage des charges patronales oscille généralement entre 34 et 47% du salaire brut, celui des charges salariales est aux alentours de 22%, toujours du salaire brut.

Qu’en est-il de la rémunération nette perçue par un salarié porté tous les mois ?

Après s’être acquitté des frais de gestion ainsi que des cotisations sociales salariales et patronales, un consultant en portage salarial perçoit un salaire net compris généralement entre 45 et 60% de son chiffre d’affaires HT. En guise d’exemple, un salarié porté qui génère 5 000 € de chiffre d’affaires HT touche une rémunération nette dont le montant varie de 2 250 € à 3 000 €.

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Un consultant peut-il optimiser sa rémunération en portage salarial ?

Si la rémunération que perçoit un salarié porté dépend de ses pratiques, il peut également dépendre de sa capacité à activer certains leviers pour l’optimiser. Ce qui veut dire qu’un salarié porté peut parfaitement optimiser le salaire brut qu’il gagne mensuellement.

Contrairement à un salarié classique, il peut passer ses frais de fonctionnement en frais professionnels, entre autres, son abonnement internet, téléphonique ou à un espace de coworking, ses frais de prospection… Plus précisément, un consultant, sous réserve de présenter les pièces justificatives associées, a la possibilité de demander à sa société de portage de prendre en charge ses frais sur son compte. En agissant de la sorte, il s’affranchit des cotisations sociales sur ces frais de fonctionnement. Si la prise en charge de ces derniers diffère d’une société de portage à l’autre, elle ne doit pas excéder le seuil fixé par l’URSSAF : 30% de la rémunération brute versée par le client.

Toujours dans une optique d’optimisation de la rémunération nette, un consultant en portage salarial peut décider de récupérer toute ou partie de la TVA sur ses frais professionnels. C’est pourquoi, avant de signer le contrat de travail, il est dans l’intérêt de tout salarié porté de se renseigner amplement sur la politique de récupération de la TVA collectée pratiquée par la société de portage.

En effectuant des versements volontaires sur son épargne salariale, PEE ou PERCO, un salarié porté peut également optimiser à double titre la rémunération nette qu’il perçoit mensuellement. Ces versements peuvent faire l’objet d’un abondement pouvant aller jusqu’à 300% de son versement, selon les conditions prévues par l’entreprise de portage. Ainsi, au titre de cet abondement, les sommes affectées au PERCO ou au PEE bénéficient de dispositions fiscales particulièrement avantageuses. Elles sont par conséquent moins taxées que la rémunération. Ces sommes sont de surcroît exonérées d’IR (impôt sur le revenu).

Le statut de salarié porté est-il avantageux ?

Bien qu’un consultant en portage salarial ne touche que 45 à 60% de son chiffre d’affaires, voire un peu plus s’il optimise sa rémunération, force est d’admettre que les avantages liés à son statut sont très intéressants. D’abord, il bénéficie d’une prévoyance qui lui assure un complément d’indemnisation en cas de décès, d’invalidité ou de maladie. Dans l’éventualité où il serait dans l’incapacité d’exercer sa mission, la prévoyance lui verse une partie de ses salaires.

Un salarié porté profite aussi de l’assurance souscrite par la société de portage salarial lui permettant de se préserver d’éventuels sinistres causés à l’occasion de son activité professionnelle et garantissant le paiement de ses salaires ainsi que le versement des cotisations sociales afférentes. Après avoir été salarié au moins 4 mois au cours des 2 dernières années (3 ans si le consultant est âgé d’au moins 53 ans à la date de fin de son dernier contrat de travail), avec un ou plusieurs employeurs, un consultant en portage salarial a droit aux allocations chômage.

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Opter pour le statut de salarié porté, c’est aussi se permettre de travailler en toute sécurité. Le salarié porté peut choisir les missions qu’il désire réaliser, mettre en place une stratégie commerciale sur mesure, négocier ses modalités d’intervention, constituer une base clients qui répond à ses propres critères… Qui plus est, il peut travailler sans qu’il ait à se soucier des tâches fiscales et administratives inhérentes à son activité tout en rejoignant un réseau de consultants.